Lourdes

Voyage du cardinal Eugenio Pacelli Lourdes, 24-29 avril 1935 :

Figaro 25 avril

Le Figaro du jeudi 25 avril 1935 P3

Discours de Mr Louis Marin au dîner offert au cardinal Pacelli

(...) quand Sa Sainteté [Pie XI], à l'occasion du Consistoire du 1er avril, avait exprimé au monde ses inquiétudes - j'en reprends les termes - sur le caractère effrayant de la crise qui ravage tant de pays ; quand elle en avait considéré les causes morales comme particulièrement redoutables; quand elle avait manifesté son angoisse de ce que les ruines d'une guerre n'étant pas encore réparées, le spectacle d'autres conflits sanglants puisse se profiler déjà à l'horizon où, si légitimement, les hommes de bonne volonté voudraient voir luire enfin la lumière tranquille et vivifiante de la paix. Quand elle avait jeté l'anathème sur les peuples qui seraient assez insensés pour renouveler les horreurs de la guerre, Sa Sainteté terminait son allocution par des paroles de confiance en tournant lesyeux vers cet illustre pèlerinage de notre patrie (...).

Figaro 25 avril

Le Figaro du lundi 29 avril 1935 P4

La dernière journée du Triduum de Lourdes
Le discours du Légat
par Paul Lesourd

Puis l'émentissime cardinal légat prononça un magistral discours de clôture où sont dégagées les grandes leçons du jubilé de la Rédemption et des inoubliables journées du Triduum qui vient de les terminer. De ce discours il nous faut détacher deux passages importants. D'abord :
"L'océan de l'humanité s'agite. Les peuples comme les flots se soulèvent et s'entre-choquent sous la poussée des vents des passions sociales et politiques. Les rivages et les plages de la paix sont battus et ébranlés par des flots déchaînés. L'obscurité de l'avenir aggrave la crainte. En qui mettrons-nous nos espoirs de tranquillité, de calme et de paix ? Qui commandera aux vents et aux tempêtes ? Qui rendra muets leur sifflement et leur rage ? Qui dirigera les coeurs et les décisions des hommes d'Etats dans la tâche redoutable d'harmoniser les peuples dans le droit ? Qui rendra féconds leur dévouement et leurs efforts assidus pour assurer la paix et délivrer l'humanité de ses angoisses ? Ne craignez pas, mes frères, sur les flots et sur les tempêtes marche, dans l'ombre des tabernacles, le Seigneur du ciel et de la terre. Non, il ne sera pas indifférent au delà de notre barque agitée. Il viendra à nous et nous dira : "Ayez confiance ! C'est moi ! Ne craignez pas."
Contre la superstition de la race et du sang
Puis : "Pour beaucoup, la croix est redevenue un scandale et une folie. Peu importe qu'ils se massent autour du drapeau de la révolution sociale, qu'ils s'inspirent d'une fausse conception du monde et de la vie, qu'ils soient possédés par la superstition de la race ou du sang ! Leur philosophie repose sur des principes essentiellement ooposés à ceux de la foi chrétienne, et de tels principes, à aucun prix, l'Eglise ne consent à pactiser avec eux. Epouse du Christ, qui veut l'arracher aux bras du Christ la trouvera prête à monter mille fois avec lui le sanglant calvaire plutôt que donner jamis le plus léger signe d'une coupable condescendance là où la loi divine le lui permet pas de balancer. L'Eglise des catacombes, l'Eglises des Papes, des évêques intrépides et héroïques n'est pas seulement histoire passée, elle est réalité vivante. (...)"
Ces allusions aux pays où l'Eglise catholique est actuellement persécutée auront une grande portée et produisirent une vive impression.