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Par un réfugié.
 
Par un réfugié.
 
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L'auteur de cet article débarqua dans ce pays [Israël] avec le bateau de réfugiés Nyassa.
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L'auteur de cet article débarqua dans notre pays [Israël] avec le bateau de réfugiés Nyassa.
 
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C'est une matinée ensoleillée en ce mercredi d'automne 1941. Un bus romain moderne m'emmène du centre ville de la Ville Eternelle vers la cité du Vatican. Dans la poche de mon costume sombre se trouve un laissez-passer pour le palais du Vatican en vue d'une audience avec Sa Sainteté le pape Pie XII.
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C'est un mercredi matin ensoleillé d'automne 1941. Un bus romain moderne m'emmène du centre de la Ville Eternelle vers la cité du Vatican. Dans la poche de mon costume sombre se trouve un laissez-passer pour le palais du Vatican, en vue d'une audience avec Sa Sainteté le pape Pie XII.
 
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Comme le bus traverse le Tibre, je contemple le monument de la tombe d'Hadrien. Nous arrivons devant l'immense place en face de [la basilique] Saint Pierre.
 
Comme le bus traverse le Tibre, je contemple le monument de la tombe d'Hadrien. Nous arrivons devant l'immense place en face de [la basilique] Saint Pierre.
 
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Le portail "di bronzo", menant au palais gouvernemental, est gardé par des soldats qui ressemblent à des lansquenets d'une autre époque. Ce sont les Gardes Suisses, et leur uniforme bigarré, leurs épées et hallebardes étincelants semblent tout droit sortir d'un musée. Un officier à l'imposante moustache contrôle le laissez-passer ; les guardes relèvent leurs hallebardes et saluent lorsque j'entre dans le palais et monte les marches. Au deuxième étage, un domestique portant un pantalon de velour serré m'introduit dans un vestibule ou pas loin de 80 personnes attendent. Parmi eux se trouvent beaucoup de soldats allemands, en uniforme de campagne, leur casquette à la main. Pendant une heure je reste debout en faisant quelques pas sur le parquet au milieu des guerriers de "Herr" Hitler - probablement en transit vers Benghazi ou Tripoli, et soucieux de ne pas manquer la bénédiction papale avant [d'embarquer vers] leurs futurs exploits.
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Le portail "di bronzo", menant au palais gouvernemental, est gardé par des soldats qui ressemblent à des lansquenets d'une autre époque. Ce sont les Gardes Suisses, et leur uniforme bigarré, leurs épées et hallebardes étincelants, semblent tout droit sortir d'un musée. Un officier à l'imposante moustache contrôle le laissez-passer ; les guardes relèvent leurs hallebardes et saluent lorsque j'entre dans le palais et monte les marches. Au deuxième étage, un domestique portant un pantalon de velour serré m'introduit dans un vestibule pas loin de 80 personnes attendent. Parmi eux se trouvent beaucoup de soldats allemands, en uniforme de campagne, leur casquette à la main. Pendant une heure je reste debout en faisant quelques pas sur le parquet au milieu des guerriers de "Herr" Hitler - probablement en transit vers Benghazi ou Tripoli, et soucieux de ne pas manquer la bénédiction papale avant [d'embarquer vers] leurs futurs exploits.
 
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Après un certain temps nous sommes amenés dans une autre salle, les murs décorés de peintures à l'huile, de gravures antiques et de cartes. Nous traversons alors un corridor pour une autre anti-chambre, et nous aboutissons enfin devant une immense porte à double-battant dorée à l'or fin.
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Après un certain temps nous sommes conduits dans une autre salle, les murs décorés de peintures à l'huile, de gravures antiques et de cartes. Nous traversons alors un corridor pour une autre anti-chambre, et nous aboutissons enfin devant une immense porte à double-battant dorée à l'or fin.
 
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L'un des sous-secrétaires du pape apparait et nous donne des instructions sur la façon de parler et se comporter. Puis, l'un après l'autre, nous sommes autorisés à entrer dans une salle richement meublé où le pape reçoit les visiteurs.
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L'un des sous-secrétaires du pape apparait et nous donne des instructions sur la façon de parler et se comporter. Puis, l'un après l'autre, nous sommes autorisés à entrer dans une salle richement meublée où le pape reçoit les visiteurs.
 
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Je suis le dernier à entrer, derrière les soldats allemands. Le pape, assis dans une chaise aux allures de trône, magnifiquement vêtu, ressemblait à quelque docteur savant et affable. Ses yeux brillait avec bienveillance à travers ses lunettes dorées lorsque chacun des auditeurs s'agenouillaient pour embrasser l'anneau qu'il porte à sa main droite.
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Je suis le dernier à entrer, derrière les soldats allemands. Le pape, assis dans une chaise aux allures de trône, magnifiquement vêtu, ressemblait à quelque docteur savant et affable. Ses yeux brillait avec bienveillance à travers ses lunettes dorées lorsque chacun des auditeurs s'agenouillait pour embrasser l'anneau qu'il porte à sa main droite.
 
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La pape s'adresse alors à chacun, demandant aux soldats en Allemand de quelle partie du Reich ils venaient et s'ils avaient un souhait particulier [à formuler]. Il parle de façon si naturelle et si simple qu'on ne peut s'empêcher de ressentir son influence bienveillante. Après cela, le Saint-Père donne sa bénédiction et transmet la requête à son escorte : cardinaux, évêques, et autres hauts-dignitaires de l'Eglise, officiels du gouvernement du Vatican, secrétaires et diplomates. Ils se tiennent respectueusement en arrière derrière la chaise d'audience, vêtus de riches vêtements d'apparence médiéval.
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La pape s'adresse alors à chacun, demandant aux soldats en Allemand de quelle partie du Reich ils venaient et s'ils avaient un souhait particulier [à formuler]. Il parle de façon si naturelle et si simple qu'on ne peut s'empêcher de ressentir son influence bienveillante. Après cela, le Saint-Père donne sa bénédiction et transmet la requête à son escorte : cardinaux, évêques, et autres hauts-dignitaires de l'Eglise, officiels du gouvernement du Vatican, secrétaires et diplomates. Ils se tiennent respectueusement en arrière derrière la chaise d'audience, vêtus de riches vêtements à l'aspect médiéval.
 
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C'est enfin mon tour. Je m'avance d'un air embarrassé et timide. Puis je m'agenouille sur un coussin de velour, me penche sur la main du pape pour embrasser l'anneau.
 
C'est enfin mon tour. Je m'avance d'un air embarrassé et timide. Puis je m'agenouille sur un coussin de velour, me penche sur la main du pape pour embrasser l'anneau.
 
Alors je lève les yeux et m'adresse à lui, bredouillant mes phrases en italien.
 
Alors je lève les yeux et m'adresse à lui, bredouillant mes phrases en italien.
 
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Mais le pape m'interrompt : "Mon fils, vous pouvez parler votre langue maternel avec moi ; vous aussi vous êtes Allemand n'est-ce pas ?"
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Mais le pape m'interrompt : "Mon fils, vous pouvez parler votre langue maternelle avec moi ; vous aussi vous êtes Allemand n'est-ce pas ?"
 
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"Non, votre Sainteté, je suis seulement né en Allemagne. Mais je ne suis plus Allemand -- Je suis Juif."
 
"Non, votre Sainteté, je suis seulement né en Allemagne. Mais je ne suis plus Allemand -- Je suis Juif."
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"Ainsi donc vous êtes Juif - que puis-je pour vous ? Dites-le moi mon fils !"
 
"Ainsi donc vous êtes Juif - que puis-je pour vous ? Dites-le moi mon fils !"
 
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Je commence à expliquer pourquoi je suis venu. Je raconte le naufrage de réfugiés juifs, sauvés par un navire de guerre italien dans la mer Egée, et à présent mourant de faim dans un camp de prisonniers de guerre sur une île. Le pape écoute attentivement mes explications sur la façon d'aider ces pauvres gens, soit en les emmenant en Palestine, soit en les rapatriant en Italie, afin d'éviter les épidémies et la faim. Alors Pie XII déclare :
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Je commence à expliquer pourquoi je suis venu. Je raconte le naufrage de réfugiés juifs, sauvés par un navire de guerre italien sur la mer Egée, et à présent mourant de faim dans un camp de prisonniers de guerre sur une île. Le pape écoute attentivement mes explications sur la façon d'aider ces pauvres gens, soit en les emmenant en Palestine, soit en les rapatriant en Italie, afin d'éviter les épidémies et la faim. Alors Pie XII déclare :
 
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"Vous avez bien fait de venir à moi pour me raconter tout cela. J'en ai déjà entendu parler. Venez demain avec un rapport écrit et donnez-le au secretaire d'Etat qui traite de cette question. Mais à présent mon fils, vous êtes un jeune juif. Je sais ce que cela signifie et j'espère que vous serez toujours fier d'être Juif !" Et le pape hausse la voix pour que tous dans la salle puissent entendre clairement, "Mon fils, si vous avez plus de valeur qu'un autre Dieu seul le sait, mais croyez-moi, vous avez autant de valeur que n'importe quel être humain vivant sur notre terre ! Et maintenant mon ami, allez sous la protection du Seigneur, et n'oubliez jamais, soyez fier d'être Juif !"
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"Vous avez bien fait de venir à moi pour me raconter tout cela. J'en ai déjà entendu parler. Venez demain avec un rapport écrit et donnez-le au secretaire d'Etat qui traite de cette question. Mais à présent mon fils, vous êtes un jeune Juif. Je sais ce que cela signifie et j'espère que vous serez toujours fier d'être Juif !" Et le pape hausse la voix pour que tous dans la salle puissent entendre clairement, "Mon fils, si vous avez plus de valeur qu'un autre Dieu seul le sait, mais croyez-moi, vous avez autant de valeur que n'importe quel être humain vivant sur notre terre ! Et maintenant mon ami, allez sous la protection du Seigneur, et n'oubliez jamais, soyez fier d'être Juif !"
 
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Après avoir prononcé ces mots de sa voix si agréable, le pape leva ses mains pour donner la bénédiction traditionnelle. Mais il s'arrête, sourit, et ses doigts frôlent ma tête. Puis ils me relève comme j'étais toujours agenouillé...
 
Après avoir prononcé ces mots de sa voix si agréable, le pape leva ses mains pour donner la bénédiction traditionnelle. Mais il s'arrête, sourit, et ses doigts frôlent ma tête. Puis ils me relève comme j'étais toujours agenouillé...
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Puis le Saint Père, le pape Pie XII, se lève de sa chaise, étend sa main sur nous et prononce la bénédiction. Je baisse la tête.
 
Puis le Saint Père, le pape Pie XII, se lève de sa chaise, étend sa main sur nous et prononce la bénédiction. Je baisse la tête.
 
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Ensuite, après avoir quitté le palais, je traverse seul la place Saint-Pierre, vers les quais du Tibre. Je m'assois sur un banc contemplant la Ville Eternelle, Rome, ses ruines et ses palais, cette capitale où le soleil brille si fort dans le ciel romain.
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Ensuite, après avoir quitté le palais, je traverse seul la place Saint-Pierre vers les quais du Tibre. Je m'assois sur un banc contemplant la Ville Eternelle, Rome, ses ruines et ses palais, cette capitale où le soleil brille si fort dans le ciel romain.

Version du 27 février 2009 à 23:00

Cet article fut reproduit avec des commentaires de William Doino dans le numéro du 25 octobre 2006 d'Inside the Vatican (Lien sur article original).

Vous pouvez consulter l'article original numérisé et archivé sur le site de l'université de Tel-Aviv :
- Selectionnez l'onglet "browse"
- Selectionnez l'année (1944), le mois (avril) et le jour (le 28) de parution.
- L'article se trouve en page 6.

The Palestine Post, le 28 avril 1944, page 6

"Une audience papale en temps de guerre."
Par un réfugié.
L'auteur de cet article débarqua dans notre pays [Israël] avec le bateau de réfugiés Nyassa.

C'est un mercredi matin ensoleillé d'automne 1941. Un bus romain moderne m'emmène du centre de la Ville Eternelle vers la cité du Vatican. Dans la poche de mon costume sombre se trouve un laissez-passer pour le palais du Vatican, en vue d'une audience avec Sa Sainteté le pape Pie XII.

Comme le bus traverse le Tibre, je contemple le monument de la tombe d'Hadrien. Nous arrivons devant l'immense place en face de [la basilique] Saint Pierre.

Le portail "di bronzo", menant au palais gouvernemental, est gardé par des soldats qui ressemblent à des lansquenets d'une autre époque. Ce sont les Gardes Suisses, et leur uniforme bigarré, leurs épées et hallebardes étincelants, semblent tout droit sortir d'un musée. Un officier à l'imposante moustache contrôle le laissez-passer ; les guardes relèvent leurs hallebardes et saluent lorsque j'entre dans le palais et monte les marches. Au deuxième étage, un domestique portant un pantalon de velour serré m'introduit dans un vestibule où pas loin de 80 personnes attendent. Parmi eux se trouvent beaucoup de soldats allemands, en uniforme de campagne, leur casquette à la main. Pendant une heure je reste debout en faisant quelques pas sur le parquet au milieu des guerriers de "Herr" Hitler - probablement en transit vers Benghazi ou Tripoli, et soucieux de ne pas manquer la bénédiction papale avant [d'embarquer vers] leurs futurs exploits.

Après un certain temps nous sommes conduits dans une autre salle, les murs décorés de peintures à l'huile, de gravures antiques et de cartes. Nous traversons alors un corridor pour une autre anti-chambre, et nous aboutissons enfin devant une immense porte à double-battant dorée à l'or fin.

L'un des sous-secrétaires du pape apparait et nous donne des instructions sur la façon de parler et se comporter. Puis, l'un après l'autre, nous sommes autorisés à entrer dans une salle richement meublée où le pape reçoit les visiteurs.

Je suis le dernier à entrer, derrière les soldats allemands. Le pape, assis dans une chaise aux allures de trône, magnifiquement vêtu, ressemblait à quelque docteur savant et affable. Ses yeux brillait avec bienveillance à travers ses lunettes dorées lorsque chacun des auditeurs s'agenouillait pour embrasser l'anneau qu'il porte à sa main droite.

La pape s'adresse alors à chacun, demandant aux soldats en Allemand de quelle partie du Reich ils venaient et s'ils avaient un souhait particulier [à formuler]. Il parle de façon si naturelle et si simple qu'on ne peut s'empêcher de ressentir son influence bienveillante. Après cela, le Saint-Père donne sa bénédiction et transmet la requête à son escorte : cardinaux, évêques, et autres hauts-dignitaires de l'Eglise, officiels du gouvernement du Vatican, secrétaires et diplomates. Ils se tiennent respectueusement en arrière derrière la chaise d'audience, vêtus de riches vêtements à l'aspect médiéval.

C'est enfin mon tour. Je m'avance d'un air embarrassé et timide. Puis je m'agenouille sur un coussin de velour, me penche sur la main du pape pour embrasser l'anneau. Alors je lève les yeux et m'adresse à lui, bredouillant mes phrases en italien.
Mais le pape m'interrompt : "Mon fils, vous pouvez parler votre langue maternelle avec moi ; vous aussi vous êtes Allemand n'est-ce pas ?"
"Non, votre Sainteté, je suis seulement né en Allemagne. Mais je ne suis plus Allemand -- Je suis Juif."
"Ainsi donc vous êtes Juif - que puis-je pour vous ? Dites-le moi mon fils !"

Je commence à expliquer pourquoi je suis venu. Je raconte le naufrage de réfugiés juifs, sauvés par un navire de guerre italien sur la mer Egée, et à présent mourant de faim dans un camp de prisonniers de guerre sur une île. Le pape écoute attentivement mes explications sur la façon d'aider ces pauvres gens, soit en les emmenant en Palestine, soit en les rapatriant en Italie, afin d'éviter les épidémies et la faim. Alors Pie XII déclare :
"Vous avez bien fait de venir à moi pour me raconter tout cela. J'en ai déjà entendu parler. Venez demain avec un rapport écrit et donnez-le au secretaire d'Etat qui traite de cette question. Mais à présent mon fils, vous êtes un jeune Juif. Je sais ce que cela signifie et j'espère que vous serez toujours fier d'être Juif !" Et le pape hausse la voix pour que tous dans la salle puissent entendre clairement, "Mon fils, si vous avez plus de valeur qu'un autre Dieu seul le sait, mais croyez-moi, vous avez autant de valeur que n'importe quel être humain vivant sur notre terre ! Et maintenant mon ami, allez sous la protection du Seigneur, et n'oubliez jamais, soyez fier d'être Juif !"

Après avoir prononcé ces mots de sa voix si agréable, le pape leva ses mains pour donner la bénédiction traditionnelle. Mais il s'arrête, sourit, et ses doigts frôlent ma tête. Puis ils me relève comme j'étais toujours agenouillé...
Je rejoins les autres vers le mur, ne me souciant pas de l'expression de leur visage. Avaient-ils entendu eux aussi ?
Puis le Saint Père, le pape Pie XII, se lève de sa chaise, étend sa main sur nous et prononce la bénédiction. Je baisse la tête.
Ensuite, après avoir quitté le palais, je traverse seul la place Saint-Pierre vers les quais du Tibre. Je m'assois sur un banc contemplant la Ville Eternelle, Rome, ses ruines et ses palais, cette capitale où le soleil brille si fort dans le ciel romain.